lundi 20 septembre 2010

L'e-book, la bonne conscience de l'iPad ?

Une étude publiée commanditée par le site de e-books TheBookseller.com indique que l'application iBooks d'Apple "est plus populaire que les applications Facebook ou Twitter" puisqu'elle a été téléchargée par 78% des utilisateurs. Mieux, la moitié des utilisateurs de iBooks l'utilisent plus de 3 fois par semaine et un quart l'utilise tous les jours. Cela ferait donc 20% des utilisateurs d'iPad pour lesquels la tablette est quotidiennement un lecteur de e-Book.

Il est vrai que la lecture des livres électroniques est un argument de vente de l'iPad, même si, à mon sens, la qualité est bien moindre que celle des lecteurs à encre numérique, comme le Sony Reader, par exemple. De plus, les applications de lecture de e-books ne manquent pas: au delà de iBooks, on trouve une application Kindle d'Amazon (en ligne directe avec amazon.com pour télécharger les livres), mais aussi des applications gratuites de très bonne qualité, comme Stanza. Cette dernière n'est pas liée à un seul fournisseur (comme Apple ou Amazon), mais à une série de e-book stores et surtout à des sources gratuites comme le Projet Gutenberg, qui fournit des e-books dont les droits d'auteur ont expiré (plus de 70 ans). L'Apple Store ne ne prive pas d'ailleurs de fournir quelques livres du projet Gutenberg et parfois aussi de vendre des classiques que l'on trouve gratuitement sur ce site... C'est un autre sujet.

Mais revenons à notre sondage, puisque c'en est un, sur l'utilisation de l'iPad comme lecteur de e-books. Il m'a immédiatement fait penser à ces sondages sur la télévision dans lesquels les français déclarent la main sur le coeur que leur chaîne préférée est Arte alors qu'ils sont quelques pourcents à regarder cette chaîne, ne fut-ce qu'une fois par semaine. Peut-être est-ce le fait qu'il n'y ait pas d'application facebook pour iPad, alors qu'elle est mentionnée dans le sondage, qui m'a mis la puce à l'oreille.

Alors, qu'en est-il de la réalité des choses ? Est-ce qu'effectivement les personnes interrogées lisent des livres sur leur iPad ou bien est-ce qu'il ont juste un peu honte de passer leur temps à surfer et à jouer à des jeux idiots téléchargés gratuitement ? C'est toute la beauté du sondage.

Bon, je vous laisse, j'ai un bouquin qui m'attend sur mon iPad...

mercredi 3 février 2010

L'iPad ranime des guerres anciennes

La sortie de l'iPad ramène au grand jour des guerres larvées qui sont présentes depuis bien longtemps. Il s'agit d'une part de la défiance de Apple envers Adobe illustrée par son refus de supporter Flash sur l'iPhone et maintenant sur l'iPad, d'autre part d'une situation de plus en plus tendue entre les deux plus célèbres anti-Microsoft: Apple et Google. Steve Jobs, en grand communicant, a décidé de surfer sur la vague et d'anticiper le buzz plutôt que de le subir en se lâchant sur les deux fronts (cf. ici), mais l'affaire ne date pas d'hier. La bisbille Apple/Google était connue de tous depuis les annonces des divers GooglePhone et surtout depuis la sortie - un peu forcée - d'Eric Schmidt du "board" d'Apple (voir ce communiqué d'Apple qui ne manque pas de saveur).

L'opposition d'Apple à Flash est une longue histoire aussi (c'était une des premières critiques faites lors de la sortie de l'iPhone, voici presque 3 ans). Mais en voyant la présentation de l'iPad, en particulier le passage où Steve Jobs surfe sur le site du Times, j'étais persuadé que ce le skud qu'il représentait n'était pas fortuit. En effet, on voyait en gros plan l'écran de l'iPad montrant le site visité et dans le coin en haut à gauche le symbole bien connu des utilisateurs d'iPhone, le "légo bleu avec un point d'interrogation" signe d'un composant manquant dans le browser, vite compris par les habitués comme "ici il y a un composant Flash que vous ne verrez pas". Il aurait pu prendre toute autre page de site sans Flash, scroller subtilement pour le masquer, mais non, c'est apparu en plein écran, disant en bien gros: "je ne supporte pas Flash" (ce n'est pas une mauvaise traduction).

S'agit-il vraiment pour Apple de faire bouger Adobe (il est vrai que les équipes ne sont pas très réactives sur le coup, j'en sais quelque chose) ou s'agit-il d'un problème plus profond qui est que supporter Flash ouvrirait la porte (de derrière) à l'accès, depuis des pages Web, aux périphériques de l'iPad ou de l'iPhone, chasse gardée d'Apple ? Certainement un peu des deux.